LE FONCTIONNEMENT DU MARCHÉ
Il y a 20 ans, il n’existait pas de groupes financiers dans la biologie médicale de ville en France. Aujourd’hui, ce sont 6 groupes financiers qui possèdent 67 % de ces entreprises de biologie médicale de ville. De 2005 à 2021, avec les rachats successifs, le nombre de laboratoires de ville a été pratiquement divisé par 10 passant de 3 991 entreprises à 412 sur le territoire national.
CHIFFRE D’AFFAIRES DU SECTEUR, EN MILLIARDS D’EUROS (VARIATION ANNUELLE EN %)
MODÈLE ÉCONOMIQUE
Très schématiquement, les investisseurs vont créer une société holding qui va financer par le recours à un fort endettement le rachat de la société d’exploitation.
Le remboursement par la société holding de sa charge d’endettement repose sur les dividendes qu’elle va percevoir de la société acquise.
Un tel système suppose un niveau élevé de rentabilité de cette dernière par une augmentation de ses volumes d’opérations et une rationalisation de sa production en limitant au plus juste les coûts.
Selon une étude récente, plus de 70% de la biologie médicale en France est réalisée par des laboratoires privés.
Conséquences :
Cela crée, par vases communicants, un phénomène qui, a terme peut non seulement mettre en danger l’ensemble du secteur de l’analyse médicale mais dans un second temps finira par générer une sous performance chez les entités financières qui y investissent leurs fonds.
Aujourd’hui, 40 % du marché est entre les mains de trois acteurs : Biogroup, Cerballiance et Inovie. Puis viennent Synlab, Unilabs ou Eurofins, qui sont des laboratoires généralistes dont les activités de santé humaine ne représentent qu’une partie du chiffre d’affaires.
Fin 2021, les laboratoires encore indépendants représentent encore 30 à 35% du marché.
Quant au nombre de centres de prélèvement de proximité, il est resté stable, soit près de 4000 sites à travers le pays.
Problématique :
D’un côté le secteur de l’analyse médicale représente clairement une manne dont l’industrie de la finance n’a pas l’intention de se passer et dont la malheureuse conséquence est que les modèles économiques actuels induisent de réelles conséquences opérationnelles qui à terme pourraient même mettre en péril la viabilité financièrede ces structures.
Les secteurs les plus attractifs sont naturellement ceux dans lesquels des économies d’échelle peuvent être réalisées notamment par concentration des outils de production.
Le secteur de la biologie présente en outre l’avantage d’être sécurisé car financé par les fonds de l’assurance maladie.
De surcroît la COVID a incontestablement garanti une manne en terme de volume d’activité.
Le « quoi qu’il en coûte » n’a pas déplu aux fonds de pension.
Alors que beaucoup prédisaient un ralentissement de la valorisation des parts des sociétés d’exploitation des laboratoires, les montants n’ont jamais été aussi élevés.
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